Nos trois ambassadeurs
Affoué Diane Goli, 41 ans, juriste
- Malgré une maîtrise d’anglais et un DEA en Droit Public, Diane ne trouve pas d’emploi stable
- Elle se tourne alors vers le Réseau des Réussites et trouve appui et conseil auprès de son parrain, Éric Blanchet, Directeur général de LADAPT
- Elle travaille désormais en tant que juriste à la CNCP
- Handicap moteur
Il y a toujours des préjugés dans le regard des autres, le handicap continue à être un frein à l’embauche.
Il est aussi très difficile de pouvoir trouver un emploi en rapport avec son cursus… Le combat est donc loin d’être terminé !
Pouvez-vous vous présenter, Diane ?
Malgré l’obtention de ma maîtrise d’anglais et un DEA en Droit Public à Paris 11, j’ai eu du mal à trouver un emploi. J’ai en effet commencé ma carrière professionnelle en donnant des cours d’anglais à l’IUT de Paris 13, et en étant chargée de TD de droit à Paris 10 pendant quelques temps mais ma situation n’était pas très stable. J’ai alors pu intégrer la Mairie de Paris où j’ai exercé pendant 3 ans plusieurs postes qui n’étaient pas en lien direct avec ma formation initiale (logement, voirie, ressources humaines, etc.). C’est au Ministère des Affaires Sociales, que j’ai finalement trouvé un travail dans un domaine un peu plus juridique. J’ai ensuite pu accéder au poste de juriste à l’ARS d’Ile-de-France au service de l’inspection des établissements sanitaires et sociaux. Aujourd’hui, je suis juriste à la CNCP, Commission Nationale de Certification Professionnelle, où je peux mettre en pratique mes compétences en droit et en anglais.
Parallèlement à mon travail, je suis membre du groupe « Ressource Handicap » de la CFDT et m’investis dans plusieurs associations d’aide aux personnes handicapées comme l’APF, Handyjoy, FDFA et bien sûr LADAPT.
Quel est votre lien avec LADAPT ?
LADAPT m’a permis de trouver du travail en m’aidant à formuler mon CV et ma lettre de motivation ! Éric Blanchet, qui a été mon parrain pendant un an, m’a accompagnée dans ma recherche d’emploi jusqu’à ce que je sois en poste. J’ai pu réaliser un bilan de compétences dans l’un des établissements de LADAPT. Cette association m’a permis de reprendre confiance en moi. Je suis maintenant bénévole pour LADAPT.
Pour vous, qu’est-ce qu’une société inclusive ?
Une société inclusive est une société au sein de laquelle tout le monde a sa place quel que soit son état de santé, son origine, son handicap.…
C’est une société qui accueille, qui intègre la personne différente pour en faire un citoyen comme les autres.
En somme c’est une société qui gomme les différences. Elle les intègre, les absorbe. Pour moi qui suis handicapée, je peux dire que c’est une société dans laquelle je me sens parfaitement à mon aise sans aucune barrière.
À ce sujet, si de gros efforts ont été réalisés, il y en a encore bien d’autres à concrétiser : bon nombre de transports, les métros à Paris, St Denis, etc. ne sont pas accessibles et les transports de substitution ne règlent pas complètement la difficulté car ils sont souvent onéreux ou pas toujours faciles à obtenir….
En tant qu’ambassadrice, depuis deux ans de la Semaine, trouvez-vous que l'emploi des personnes handicapées a évolué ces dernières années ?
Il y a eu de gros progrès c’est certain, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir : les lois se multiplient, les aides aux employeurs sont plus nombreuses, mais elles mettent du temps à être utilisées, des crédits existent pour les entreprises mais on ne communique pas dessus.
Il y a toujours des préjugés dans le regard des autres, le handicap continue à être un frein à l’embauche. Il est aussi très difficile de pouvoir trouver un emploi en rapport avec son cursus… Le combat est donc loin d’être terminé !
Gilles Thiercelin, 42 ans, photographe
- Ancien téléopérateur chez Canal +
- En 2008, Gilles est victime d’un AVC et d’une rupture d’anévrisme
- Handicapé moteur, il a du tout réapprendre
- Pour cela, il suit une rééducation à LADAPT/Soisy-sur-Seine durant 14 mois
- Passionné de photos, il décide de suivre une formation et devient photographe
Il y a encore beaucoup de choses à faire pour améliorer la vie quotidienne, mais au niveau des transports, de l’accessibilité dans les grosses structures, des progrès ont été faits. Les aides sont plus nombreuses, les associations se multiplient et sont plus visibles. Le combat commence à porter ses fruits !
Pouvez-vous vous présenter, Gilles ?
J’ai commencé ma carrière en tant que vendeur, puis je suis devenu responsable de magasin. Au bout de 15 ans, je suis parti chez Canal + où j’ai exercé le métier de télémarketing pendant 4 ans, jusqu’en 2008, année où j’ai fait un AVC et une rupture d’anévrisme, qui m’ont rendu hémiplégique.
14 mois de rééducation à LADAPT/Soisy-sur-Seine m’ont permis de tout récupérer. Je suis donc retourné chez Canal+, où j’ai pu bénéficier d’un DIF et ainsi suivre une formation en photographie, ma passion depuis des années. J’ai pu être formé par un très grand photographe à la Nikon School, à Paris. Cela m’a permis de me lancer et de vendre mes services sur Internet : reportages, mariages, portraits, catalogues, etc.
Aujourd’hui, je travaille beaucoup avec les sportifs, et vends notamment mes photos à L’Équipe. Je suis installé à mon compte et possède mon propre studio photo. Mon métier me laisse du temps pour exercer mes hobbies, qui sont nombreux : je pratique la guitare, suis passionné de cinéma et fais du fitness 3 fois par semaine avec un coach !
Quel est votre lien avec LADAPT ?
J’ai découvert cette association en 2008 lors de ma rééducation. J’ai toujours gardé des liens avec eux et dès que je peux, je m’implique dans leurs événements. J’ai, par exemple, participé à l’inauguration du centre de LADAPT/Châtillon il y a quelques années.
Pour vous, qu’est-ce qu’une société inclusive ?
Je pense qu’une société inclusive est une société qui combat l’exclusion et qui véhicule des valeurs d'égalité et de partage, une société dans laquelle il n’y a pas de discrimination et où chacun se voit offrir la possibilité de saisir sa chance, de s’épanouir dans le monde du travail. Aujourd’hui, des avancées ont eu lieu, elles ont été longues à mettre en place mais ça marche. Lorsque je travaillais à Canal +, il y avait par exemple des postes habilités. L’ergonomie joue un rôle crucial, les indemnités versées par l’État également.
En tant qu’ambassadeur depuis deux ans de la Semaine, trouvez-vous que l'emploi des personnes handicapées a évolué ces dernières années ?
Tout à fait ! Il y a de plus en plus de reconnaissance des personnes en situation de handicap au niveau du travail, de l’accessibilité, au sens propre comme au sens figuré. Il y a encore beaucoup de choses à faire pour améliorer la vie quotidienne, mais au niveau des transports, de l’accessibilité dans les grosses structures, des progrès ont été faits. Les aides sont plus nombreuses, les associations se multiplient et sont plus visibles. Le combat commence à porter ses fruits !
Benjamin Charette, 25 ans, technico-commercial
- BTS NRC effectué en alternance
- Un premier CDD de 6 mois chez Malakoff Médéric
- A décroché un CDI en tant qu’assistant commercial transverse chez Malakoff Médéric
- A connu LADAPT au travers de la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées
- Handicap sensoriel
J’ai la chance de travailler pour un groupe qui agit au quotidien pour l’emploi des personnes handicapées. J’ai été recruté pour mes compétences et pas pour mon handicap.
Pouvez-vous vous présenter, Benjamin ?
J’ai obtenu mon BTS NRC (Négociation en Relation Client) en juin 2012 que j’ai préparé en alternance dans un groupe de courtier en protection sociale. Après une période de chômage de 6 mois, j’ai décroché un CDD de 6 mois chez Malakoff Médéric pour gérer les prises de rendez-vous, et les prospections, domaines dans lesquels j’ai de bonnes compétences. J’ai ensuite été recruté en CDI en tant qu’assistant commercial transverse.
Je travaille maintenant dans une équipe de 3 commerciaux et mon responsable pour les prises de rendez-vous, la vente à distance et le marketing. Grâce à ces différentes missions, j’ai eu la chance de monter rapidement en compétences au sein du groupe Malakoff Médéric.
En dehors du bureau, je suis un grand passionné de sport en général. J’ai pratiqué le rugby pendant de nombreuses années et suis actuellement à la recherche d’un club pour la saison à venir. J’ai aussi été éducateur bénévole d’école de rugby pendant 1 an.
Quel est votre lien avec LADAPT ?
Dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, LADAPT cherchait des personnes en situation de handicap qui avaient un emploi dans les entreprises partenaires dont fait partie Malakoff Médéric. Je connaissais déjà LADAPT car j’ai décroché mon premier CDD chez Malakoff Médéric à la suite d’un entretien lors de la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées à l’automne 2012 via Pôle emploi.
Pour vous, qu’est-ce qu’une société inclusive ?
Il me semble que nous sommes déjà dans une société inclusive. Lorsque l’on parle de l’inclusion en milieu professionnel, il existe des lois, une obligation d’emploi, les fameux 6 %, et les entreprises qui ne la respectent pas sont pénalisées. Je pense donc que tout est fait pour favoriser l’inclusion des personnes handicapées. J’ai fait ma scolarité en milieu classique, et me suis toujours senti intégré. Pareil pour mon parcours sportif, en rugby pendant de nombreuses années aux côtés de coéquipiers valides. Le milieu ordinaire a cet avantage, selon moi, d’ouvrir la personne handicapée aux autres, et constitue donc un bon facteur d’inclusion. Je dirais que lorsque l’on a la volonté, le handicap, même s’il peut fermer des portes, permet d’en ouvrir de nouvelles. Bien sûr chaque situation est particulière, et varie selon que le handicap est plus ou moins lourd.
En tant qu’ambassadeur depuis deux ans de la Semaine, trouvez-vous que l'emploi des personnes handicapées a évolué ces dernières années ?
Oui, les choses ont évolué mais il reste encore à faire. La loi a incité les entreprises à recruter des personnes handicapées. Et puis il y a la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, qui est un rendez-vous important. À cette occasion, les entreprises sont sensibilisées et se mobilisent pour l’emploi.
J’ai la chance de travailler pour un groupe qui agit au quotidien pour l’emploi des personnes handicapées. J’ai été recruté pour mes compétences et pas pour mon handicap.