Victoria Lahouel ambassadrice 2019

Se faire entendre, se faire comprendre
Victoria souffre d'hypersomnie idiopathique, un trouble neurologique entraînant un sommeil excessif. Ce n'est qu'à 19 ans qu'elle a été diagnostiquée et s'est vue prescrire un traitement. Devenant de plus en plus tolérante, celui-ci a été ensuite renforcé, entraînant des problèmes d'addiction et des soucis cardiaques. Sa situation est aujourd'hui stabilisée, mais a bien sûr eu des incidences sur sa vie professionnelle.
C'est pour sensibiliser le plus grand nombre aux difficultés rencontrées par les personnes ayant un handicap invisible que Victoria prête son image à la campagne de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées 2019.
Il est fréquent de se trouver face à des personnes pour qui le handicap, lorsqu'il est invisible, n'est pas pris au sérieux, voire est nié.
Dans de telles conditions, Victoria a multiplié les entretiens et les essais à différents postes.
J'ai eu un entretien en tant que travailleur handicapé pour une grande marque de prêt-à-porter, qui a débouché sur mon embauche en CDI. Mais par la suite, mon environnement de travail n'était pas adapté et j'ai été laissée à mon propre sort. Cela s'est soldé par un échec. Il faut dire aussi que mon traitement de l'époque me rendait hyperactive, explosive. Je ne supportais pas l'autorité. J'étais dans un schéma qui se répétait : entretien, boulot, renvoi sans explication, et donc sans possibilité de s'améliorer.
Emploi accompagné : la métamorphose
Victoria enchaînait donc les échecs à cette période et était en dépression. Les recherches de boulot étaient devenues un enfer. Tout cela était accentué par la pression de son entourage aussi. L'emploi accompagné, tout nouveau à l'époque, était sa dernière chance. Elle est acceptée en octobre 2018.
J'ai rencontré l'équipe de LADAPT Châtillon. Au début je me disais que je ne le méritais pas, il m'a fallu du temps pour l'accepter. J'ai repris confiance en moi professionnellement et personnellement, me suis attachée avec les professionnels qui m'accompagnaient. J'y ai été vraiment à fond et ça a été payant, au fur et à mesure du parcours je reprenais confiance en moi.
Tout s'est alors enchaîné très vite : deux semaines après avoir commencé l'emploi accompagné, elle est mise en relation par l'équipe avec un recruteur : entretien, COD, puis second CDD et CDI sans période d'essai en tant qu'hôtesse de caisse chez lntermarché. Maintenant en poste, Victoria peut toujours compter sur LADAPT dans le cadre de l'emploi accompagné. Les équipes ont été la pour du soutien administratif, social, c'est rassurant. Elles sont aussi disponibles pour favoriser un dialogue constructif entre salarié et employeur en cas de besoin.
Il faut favoriser et généraliser l'emploi accompagné, au cas pas cas, pour chacun. Ça a eu une incidence positive sur ma vie professionnelle et personnelle. Je commence à vivre maintenant, à 27 ans. C'est le suivi personnalisé qui a permis aussi d'améliorer les relations avec ma mère par exemple. C'est une équipe de ouf !
Un credo: carpe diem
Les problemes de santé, j'en ai eu beaucoup, j'ai eu quelques accidents où mon pronostic vital a été engagé aussi. Maintenant, je vis au jour le jour, je ne veux rien regretter.
LADAPT - le nouveau défi pour la campagne SEEPH
Cette nouvelle aventure est très excitante. Je ne pensais pas pouvoir le taire, et j'ai découvert une nouvelle partie de moi. Il y a quelques mois encore, j'étais embarrassée, timide, mal à l'aise. Ces peurs-là ont disparu. L'équipe de tournage a su me mettre à l'aise aussi.
J'étais tellement bien pendant le shooting. Ça compte pour moi que les gens comprennent qu'on est comme tout le monde. Avec un handicap invisible, on est obligé de se justifier, on ne nous croit pas pat1ois. J'ai à cœur d'être la porte-parole pour toutes les autres personnes ayant un handicap invisible pour faire évoluer les mentalités.